Vol AF447: une catastrophe aérienne

Vol AF447 : des boîtes noires par 4 000 mètres de fond

Delphine Chayet et Cyrille Louis

Les balises des enregistreurs de vol, où sont stockées des informations cruciales pour l'enquête sur le crash, émettront pendant trente jours.

Une traque sans précédent s'est engagée dimanche pour tenter de retrouver, avant qu'elles ne cessent d'émettre, les deux boîtes noires du vol AF 447. Parce que l'appareil s'est abîmé dans une zone dont la profondeur atteint par endroits 4 700 mètres, il est en effet crucial pour les marines française et brésilienne de pouvoir s'appuyer sur les signaux qu'émettra leur balise durant les trente prochains jours.

Au-delà, les recherches deviendraient en revanche franchement hasardeuses. «On n'a jamais retrouvé de boîtes noires aussi profond», concède-t-on ainsi au Bureau d'enquête et d'analyse (BEA).

Conçus pour résister à de fortes contraintes - notamment à de très violents chocs - mais aussi à «un mois d'immersion à 6 000 mètres de profondeur», selon le BEA, les deux enregistreurs de vols demeurent «presque toujours exploitables».

Les limites à l'intervention

Disposant d'une bande magnétique de trente minutes, le Cockpit Voice Recorder (CVR) restitue les conversations et autres événements sonores intervenus dans le poste de pilotage. De son côté, le Flight Data Recorder recense l'ensemble des paramètres enregistrés par l'ordinateur de vol.

Mandaté par le BEA, le Service hydrographique et océanographique de la marine a commencé mardi à étudier la composition des fonds dans la zone du crash. Si les boîtes noires sont immergées par plus de 4 000 mètres de fond, les plus sophistiqués des sous-marins pourraient cependant être confrontés à leurs limites.