Nouvel attentat attribué à l'ETA, à Majorque


our célébrer son cinquantenaire, vendredi 31 juillet, l'ETA montre qu'elle existe toujours, déterminée plus que jamais à faire pression sur le gouvernement. Un jour après l'attentat qui lui a été imputé contre une caserne de la garde civile de Burgos, qui a blessé 64 personnes, un autre attentat attribué à l'organisation séparatiste basque a tué deux jeunes gardes civils, jeudi 30 juillet vers 14 heures, lors d'un attentat à Palma de Majorque. Une bombe ventouse était placée sous leur voiture.

La cible est symbolique. Haut lieu touristique des îles Baléares, la cité balnéaire est située à 8 kilomètres du palais de Marivent, la résidence d'été de la famille royale espagnole. Le roi Juan Carlos, cible privilégiée de l'ETA, et la reine Sofia avaient prévu de s'y rendre samedi pour rejoindre le prince Felipe et sa famille en vacances. L'attentat s'est produit sur l'une des zones les plus fréquentées de l'île, à Palmanova.

Une deuxième bombe placée sous un véhicule officiel a été neutralisée dans une autre caserne de l'île. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, s'est rendu jeudi soir à Majorque avec le ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. M. Zapatero a assuré que les assassins"ne pourront pas s'échapper, ils seront interpellés, condamnés et passeront leur vie en prison".

L'île a été temporairement bouclée, l'aéroport fermé pendant deux heures. Dans les ports, départs et arrivées ont été interdits. Les contrôles ont été renforcés dans toute l'île. Il y a cinquante ans jour pour jour, le 31 juillet 1959, quelques étudiants nationalistes fondaient l'organisation séparatiste basque ETA, à l'époque sous la dictature de Francisco Franco.

L'ETA continue toujours à montrer ce qu'elle sait faire : allonger la liste des morts : 828 depuis son premier attentat en 1968. Une jeune génération qui pas connu le franquisme mais qui se réfugie dans le radicalisme constitue maintenant son vivier.

UN ÉTÉ DUR

A la veille de l'anniversaire de sa fondation, l'organisation terroriste annonce un été dur. Une manière de répondre aux polices espagnole et française qui ne lui laissent aucun répit en multipliant les arrestations de hauts responsables ces derniers mois.

L'ETA est en effet très affaiblie : Batasuna, sa vitrine politique, est interdit et ne peut plus participer à la vie politique espagnole. La confirmation par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), le 30 juin à Strasbourg, de la décision de la justice espagnole qui avait déclaré illégale, en 2003 la vitrine politique de l'ETA, est venue assombrir l'avenir politique de cette organisation.

La Cour n'a pas jugé que le Tribunal suprême espagnol avait violé la Convention européenne des droits de l'homme en prononçant la dissolution du parti Batasuna. Elle a affirmé que cette décision "répondait à une nécessité sociale impérieuse". Une décision qualifiée alors de "catastrophique" par son ancien leader Arnaldo Ortegi. - (Intérim.)