L'Espagne veut repousser l'âge de la retraite à 67 ans


Le gouvernement a présenté, vendredi,un programme d'austérité prévoyant 50 milliards d'euros d'économies.


Mauvaise journée pour les Espagnols, qui ont vu vendredi leur pays s'enfoncer un peu plus dans la crise. Le matin, l'Institut national de statistiques (INE) annonçait que le chômage avait encore augmenté au cours du dernier trimestre 2009. Il se situe désormais à 18,83%. C'est, une nouvelle fois, le pire résultat de l'Union européenne juste après la Lettonie. L'après-midi, le gouvernement expliquait sa nouvelle politique économique et budgétaire et promettait la rigueur : l'État fera preuve d'austérité et l'âge de la retraite sera élevé à 67 ans.

Jusqu'à présent, la loi espagnole garantissait la retraite à 65 ans. Toutefois, l'augmentation de la durée légale de cotisation ne sera appliquée qu'à partir de 2013, et de manière progressive. La numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, présentait vendredi l'avant-projet de loi adopté en Conseil des ministres. Elle a expliqué que la population n'était pas en mesure de supporter ces changements en pleine crise économique.

Dans trois ans donc, l'âge légal du départ en retraite devrait être repoussé chaque année de deux mois. Et ceci jusqu'en 2025. Le ministère du Travail a en effet calculé que le nombre de retraités devrait doubler d'ici à 2040, et que le système actuel n'est pas en mesure de survivre à cette révolution démographique.

Respecter les consignesde Bruxelles
Selon la presse espagnole, la réforme des retraites devrait également niveler par le bas le niveau des prestations. Les syndicats voulaient calquer le modèle général sur celui des entrepreneurs, qui peuvent choisir de cotiser davantage durant les dernières années de travail, et recevoir ainsi une pension plus élevée. Le gouvernement entend au contraire imposer à tous une même base de cotisation.

Par ailleurs, l'effort demandé à l'administration est lui aussi conséquent : l'État devra économiser 50 milliards d'euros entre 2010 et 2013. L'objectif annoncé est de respecter les consignes de Bruxelles, qui enjoint aux États de réduire leur déficit public à moins de 3% du PIB. En 2009, il a atteint le taux record de 11,4%, selon les estimations de la ministre de l'Économie, Elena Salgado. Mais le gouvernement entend aussi envoyer un message aux investisseurs internationaux : «L'Espagne est un pays sérieux», comme Zapataro l'affirmait jeudi dernier à Davos.

Il faut dire que les agences de notation observent Madrid avec circonspection. Standard & Poor's a ainsi revu sa note à la baisse, l'an dernier. L'Espagne est désormais l'un des cinq États de l'UE à payer au prix le plus cher le financement de sa dette sur les marchés financiers.

Source: www.lefigaro.fr