Chavez décrète une semaine fériée pour économiser l'électricité


Le président vénézuélien Hugo Chavez a décrété mercredi que tous les jours de la semaine sainte qui commence lundi prochain, seraient fériés afin d'économiser l'électricité, mesure aussitôt critiquée par le patronat qui la juge inutile.

«Lundi, mardi et mercredi seront aussi fériés. Toute la semaine sainte sera fériée», a déclaré le chef de l'Etat dans un discours. «Il faut économiser. Que personne n'oublie d'éteindre la lumière ni de fermer le robinet d'eau!», a-t-il lancé, alors que le pays connaît un grave déficit électrique, avec d'importantes coupures.

Selon le vice-président Elias Jaua, la mesure - qui ne concerne pas certains secteurs comme les télécommunications, les supermarchés, les hôpitaux, les banques ou les transports publics - doit permettre de réduire la production du barrage hydro-électrique de Guri (sud-est, plus de 70% de l'électricité produite dans le pays), d'y réaliser des travaux de maintenance et de préserver le niveau d'eau de son réservoir.

Le président de la fédération des patrons, Noël Alvarez, a qualifié la mesure de «populiste», «peu efficace» et potentiellement contre-productive si davantage de gens restent chez eux, puisque «les plus grands consommateurs d'électricité sont justement les foyers».

Début février, le président Chavez avait décrété une situation d'urgence en matière de consommation d'électricité pendant au moins deux mois. Son décret prévoyait alors de sanctionner les usagers qui ne réduiraient pas leur consommation, soit par des augmentations de tarifs soit par la coupure du service.

Les usagers privés ont ainsi été appelés à réduire leur consommation de 10% et les établissements commerciaux de 20%. Cette semaine, 96 entreprises et commerces contrevenants ont été sanctionnés par une coupure de 24 heures. Le Venezuela, premier exportateur latino-américain de pétrole, connaît une pénurie d'électricité due à la sécheresse qui a fait baisser de manière drastique le niveau des barrages, selon le gouvernement socialiste.

L'opposition et des experts y voient plutôt la conséquence d'une mauvaise gestion et d'un manque d'investissements.

(Source AFP)