Bientôt la fin du calvaire pour les mineurs chiliens?




Bloqués depuis plus de deux mois dans une mine du nord du pays, les mineurs chiliens pourraient bientôt revoir la lumière du jour. Un puits de secours creusé dans la roche a atteint la galerie où les 33 hommes sont coincés, à 624 m de profondeur. Leur sauvetage pourrait débuter d'ici trois à huit jours, soit au mieux dès mardi, d'après les autorités.

Des trois excavatrices creusant en cet endroit isolé du désert d'Atacama, la plus avancée, la "T-130", a attaqué vendredi soir le forage des 40 derniers mètres du conduit d'une largeur de 66 cm environ. L'engin avait été arrêté pendant l'essentiel de la journée pour un changement de ses têtes foreuses, qui s'usent régulièrement au contact de la roche granitique. Finalement, la jonction s'est faite aux alentours de 14 heures (heure de Paris).

Le ministre de la santé chilien, Jaime Manalich, a annoncé que le sauvetage pourrait intervenir dès mardi, son collègue des mines évoquant de son côté un délai de "trois et huit" jours, en fonction de la décision de gainer tout ou partie du puits avec des tubes d'acier. Les mineurs seront remontés un à un, dans une étroite cage-nacelle métallique treuillée par une grue.

Avant cela, les 33 hommes devront élargir à l'explosif la zone d'arrivée du puits, pour faciliter les manœuvres avec la nacelle. Ils sont en mesure de "manipuler des explosifs. Ce sont des mineurs, ils travaillent avec cela", a noté l'ingénieur Andrés Sougarret, sans préciser la quantité d'explosif requise, ni le volume des roches à éclater.

PLUS DE 500 JOURNALISTES SUR PLACE

L'effervescence est palpable à proximité de la mine, une ruche chaque jour plus active où 300 journalistes étaient déployés il y a une semaine, 500 vendredi, un millier étant attendus ce week-end. Selon le commandant de gendarmerie chargé de la sécurité sur place, certaines familles ont exprimé une gêne face à cet afflux de médias, de proches et de "touristes", a écrit le quotidien El Mercurio.

L'attente des derniers jours n'épargne pas les mineurs. S'ils sont "calmes" dans l'ensemble, "certains d'entre eux ont manifesté des signes d'anxiété prévisibles, d'autres une augmentation de la fréquence cardiaque", a révélé le ministre de la santé, assurant que ces problèmes sont "gérés".

Des répétitions générales du "Jour J" ont commencé jeudi, incluant le transfert jusqu'à l'hôpital de Copiapo à bord d'hélicoptères de l'armée. Les mineurs seront hospitalisés d'urgence si nécessaire, ou, dans un deuxième temps, pour des examens approfondis de 48 heures, après un contact restreint avec quelques proches. Jaime Manalich a rappelé que les principaux soucis de santé à ce jour de ces 33 hommes découverts en vie au bout de 17 jours par une sonde souterraine étaient "des problèmes dentaires d'une certaine intensité", et "des problèmes cutanés".

Source: www.lemonde.fr