ESPAGNE: ÉTAT D'ALERTE


Le gouvernement espagnol a décrété ce samedi l'état d'alerte. Les grévistes qui poursuivent le mouvement entamé vendredi risquent des sanctions pénales. Deux tiers des agents ont déjà repris le travail.

Les contrôleurs aériens espagnols ont commencé samedi à regagner leurs postes et environ la moitié de l'espace aérien a rouvert a annoncé l'autorité de gestion des aéroports (Aena). Deux tiers des agents ont d'ores et déjà repris le travail, soit 109 sur 159 grévistes.

Sur les 58 secteurs aériens que compte le pays, 28 avaient rouvert samedi vers 14 heures (13 heures GMT).

Le trafic n'a cependant pas encore pu reprendre, les grandes compagnies étrangères ainsi que la compagnie nationale Iberia ayant déjà prévu d'annuler tous leurs vols jusqu'à dimanche.

Etat d'alerte
Le Gouvernement espagnol s'était réuni ce matin pour décider des suites à donner à la grève des contrôleurs aériens qui paralysait le pays, et avait décrété l'état d'urgence. Une décision lourde de conséquences. En vertu de ce décret, les contrôleurs aériens peuvent être mobilisés et les grévistes sont passibles de sanction pénales, pouvant aller jusqu'à la prison. Cette décision signifie «que les contrôleurs sont convoqués à leur poste de travail et dans le cas contraire, ils seraient en situation de délit de désobéissance prévu par le code pénal militaire», a expliqué le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba après une réunion de crise du Conseil des ministres. C'est la première fois que le gouvernement prend une telle mesure depuis la mort du général Franco en 1975.

Vendredi, le gouvernement avait déjà confié à l'armée la responsabilité d'assurer le contrôle aérien. malgré cette mesure, aucune reprise du trafic n'est intervenue ce matin. Les compagnie Ibéria et Ryanair ont même annoncé qu'elles annulaient tous leurs vols jusqu'à dimanche matin. Air France,KLM, EasyJet et Thaï Airways également. La quasi-totalité de l'espace aérien espagnol est fermé depuis vendredi soir, alors que de très nombreux Espagnols s'apprêtaient à partir vendredi pour un long pont de cinq jours, le début de semaine prochaine étant férié en Espagne.

Opposition au plafonnement du temps de travail
Les contrôleurs aériens ont abandonné leurs postes de travail vendredi en fin d'après midi pour protester contre une mesure adoptée peu avant en Conseil des ministres, plafonnant à 1.670 heures par an leur temps de travail.

Cette mesure fait partie du dispositif de privatisation partielle de l'Autorité de gestion aéroportuaire (Aena) adopté par le gouvernement dans le cadre de nouvelles mesures anti-crise. Le ministre des Travaux publics, José Blanco, a condamné ce débryage sauvage comme une forme de «chantage».

Le tourisme représente 11% du PIB espagnol et la confédération hôtelière espagnole a estimé que ces perturbations dans le trafic aérien entraînerait un manque à gagner de millions d'euros pour cette industrie ainsi qu'un coup dur en termes d'image de destination touristique pour l'Espagne.

Source: www.lefigaro.fr (Avec agences)