La droite espagnole remporte la majorité absolue




Le Parti populaire confirme son triomphe. Les socialistes perdent 59 sièges et tournent la page Zapatero.

À Madrid

Les Espagnols ont tranché: pour sortir le pays du marasme économique, ils ont accordé leurs suffrages à Mariano Rajoy. Selon les résultats partiels des législatives, portant sur 85% des suffrages, sa formation, le Parti populaire (PP, droite), s'est imposée hier comme la première force du pays, en raflant 44% des voix. Mieux, Rajoy bénéficie d'une majorité absolue très confortable: 187 des 350 sièges du Congreso de los diputados reviennent au PP.


À l'inverse, le Parti socialiste (PSOE) qu'emmenait Alfredo Pérez Rubalcaba a subi une défaite cinglante. «Ce n'est pas un bon résultat», a reconnu hier soir le candidat, qui a salué la «large majorité» obtenue par la droite. 110 députés et 29% des bulletins, son pire résultat de l'histoire, un score largement inférieur aux 169 parlementaires rassemblés en 2008. Rajoy, inversement, dépasse le meilleur résultat de José Maria Aznar (183 sièges), un père politique parfois encombrant, qui le désigna à la tête du PP en 2004.

Mieux gérer l'économie
Le résultat d'une campagne discrète, de profil bas. Accusé par la gauche de cacher son programme, le président du PP n'en a cure. Usant jusqu'à l'excès de formules générales, il n'a finalement promis qu'une seule chose: mieux gérer l'économie que les socialistes. Là était l'essentiel. Car le premier objectif de Rajoy n'était pas de séduire ses propres électeurs, parmi les plus fidèles et disciplinés du continent. Dans ce pays structurellement plus à gauche que la moyenne européenne, il fallait surtout montrer un visage aimable et éviter d'effrayer les sympathisants socialistes. Empêcher à tout prix qu'ils pratiquent un vote utile, de défense contre la droite. Pari gagné. Les mesures d'austérité, le ras-le-bol face à la crise et la démobilisation ont fait le reste.


Photo: www.elpais.es

Le succès nouveau des petites formations prouve d'ailleurs la justesse de ce calcul. La chute du PSOE ne bénéficie pas seulement au PP. À gauche, les néocommunistes d'Izquierda Unida (IU) passeraient de 2 à 11 sièges; au centre, les antinationalistes d'UPyD bénéficient eux aussi d'un essor important et devraient engranger 5 députés, contre un seul actuellement.


Les nationalistes, enfin, obtiennent des succès divers. La réussite des indépendantistes basques d'Amaiur est spectaculaire. Sept sièges, ce qui lui garantit la possibilité de former un groupe parlementaire. La coalition, héritière des différentes vitrines politiques de ETA, profite pleinement de l'annonce de l'abandon du terrorisme par le groupe séparatiste. Le Parlement issu de ces élections devrait donc être beaucoup plus pluriel que le précédent. Une nouvelle configuration qui signe la fin de l'ère Zapatero.

Source:www.lefigaro.fr

La jeunesse espagnole passe à droite


Dans le pays qui a vu naître le mouvement des indignés, la majorité des jeunes s'apprêtent à sanctionner la gauche et à voter pour le candidat conservateur, Mariano Rajoy, dimanche aux élections législatives.

Si nombreux dans les rangs des indignés, ce vaste mouvement de contestation ancré à gauche, les jeunes Espagnols vont pourtant voter en majorité pour le parti conservateur dimanche. Selon le sondage du Centre de recherches sociologiques (CIS), 30% des 18-24 ans comptent voter pour le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, contre 16,5% pour le Parti socialiste (PSOE) de Alfredo Pérez Rubalcaba.

Un revirement remarquable pour cette tranche d'âge : tant en 2004 qu'en 2008, leur participation avait largement contribué à la victoire de José Luis Zapatero. Cette fois, leurs voix devraient au contraire renforcer la victoire, qui s'annonce écrasante, de la droite, après sept années de gauche au pouvoir.

Un vote sanction
«Ils ne raisonnent pas en terme de gauche et de droite mais de parti au pouvoir et de parti d'opposition», explique Jaime Pastor, professeur de sciences politiques de l'université à distance Uned, pour qui il s'agit clairement d'un vote sanction.

Car les années Zapatero sont synonymes de crise et d'austérité pour les jeunes. Le chômage, qui atteint 21,5%, touche 45% des moins de 30 ans. Un jeune sur dix a dû retourner vivre chez ses parents en 2010. «Neuf Espagnols sur dix estiment qu'ils ont plus de chance de trouver du travail à l'étranger qu'en Espagne, ajoute Jaime Pastor. De plus en plus d'entre eux émigrent, notamment vers l'Allemagne ou encore l'Argentine ».

Le rôle des «indignés»
Les indignés n'ont-t-ils donc aucune influence sur les élections ? Après tout, ce mouvement, qui a fait des émules dans le monde entier, est né à Madrid. Il a fait descendre dans la rue des centaines de milliers d'Espagnols, dont beaucoup de jeunes, et il est largement soutenu par l'opinion publique. Or paradoxalement, le mouvement joue contre le PSOE et donc en faveur du PP.

D'abord les indignés dénoncent le monopole jugé antidémocratique des deux grands partis politiques. L'une de leur revendication principale concerne d'ailleurs une réforme de la loi électorale qui en finirait avec le bipartisme et donnerait plus de chance aux petits partis. Car de leur point de vue, l'offre politique du PP et du PSOE est sensiblement la même. «PSOE-PP, c'est la même merde» figure parmi leurs slogans. De fait, aucun des deux partis ne remet en cause la nécessité de continuer d'imposer des mesures de rigueur afin de réduire le déficit et rassurer les marchés financiers. Et pour les indignés, cette soumission aux exigences des marchés constitue une «confiscation» de la démocratie.

Ainsi, «les jeunes qui sont sensibles à ce discours ne vont surtout pas voter pour le parti socialiste, explique Fermin Bouza, professeur de sociologie à l'université Complutense de Madrid. Ils vont s'abstenir, voter blanc, ou voter pour les petits partis d'extrême gauche». De fait, il existe plus de petits partis à gauche du PSOE, susceptibles de lui prendre des voix, que de petits partis à droite du PP. Selon le sondage du CIS, 5% des jeunes comptent voter pour le parti d'extrême gauche Izquierda unida (IU) et 2,3% pour le parti progressiste UPyD. IU, qui compte deux députés actuellement, pourrait ainsi en avoir huit dans le nouveau Parlement. Quant au vote blanc, il avait déjà atteint son record historique de 2,5% des suffrages enregistrés lors des élections municipales et régionales de mai, qui avaient été très marquées par l'irruption des indignés dans le débat public.

Source: www.lefigaro.fr

CINÉMA: Mardi 15 NOVEMBRE à 20.00 h. Institut français de Barcelone.

HUIT RÉCITS EXPRESS
Alain Cavalier. France 2006





Mardi 14 NOVEMBRE à 20.00 h.
Institut Français de Barcelone
Carrer Moià 8


Métro: L3 L5 Diagonal FFCC Provença

Bus: 6,7,15,27,32,33,34 Arrêt: Avda Diagonal-Muntaner