Les conditions du prêt européen aux banques espagnoles se précisent




Les contours du prêt, pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros, que la zone euro prépare pour renflouer les banques espagnoles en difficulté se dessinent petit à petit. Selon le journal espagnol ABC - qui ne cite cependant pas de sources -, l'échéance du prêt, "au taux de 3 %", sera de quinze ans, admettant que celle-ci pourrait varier, "mais en aucun cas être inférieure à dix ans".

C'est également ce qu'avait suggéré lundi un porte-parole de la Commission européenne, indiquant que des taux d'intérêt de 3 % ou 4 % seraient "raisonnables" pour les fonds prêtés à l'Espagne. Il s'était cependant montré plus prudent, estimant qu'il était "prématuré de parler de taux d'intérêt" car "cela dépend des conditions de marché".

UN PRÊT, DEUX FONDS

L'Espagne a conclu samedi avec ses partenaires européens un accord sur un plan d'aide pour ses banques, dont certaines sont en grande difficulté en raison de leur exposition au secteur immobilier. Elle doit présenter formellement sa demande d'aide avant le 21 juin.
On ignore d'autre part si l'argent viendra du Fonds de secours de la zone euro ou du Mécanisme européen de stabilité, qui doit entrer en vigueur début juillet. Une "combinaison des deux fonds" n'est pas exclue, a déclaré lundi le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn. Le prêt européen sera injecté dans le fonds public espagnol d'aide au secteur bancaire, le FROB, qui ensuite distribuera l'argent aux banques concernées.

TENSION SUR LES TAUX

Les taux à dix ans espagnols se tendaient mardi matin dans un marché qui se remet à douter de l'avenir de la zone euro et s'interroge sur les modalités du plan de sauvetage des banques espagnoles. En milieu de matinée, le rendement espagnol se tendait à 6,59 % contre 6,487 % lundi soir.
Le spread, qui mesure la prime de risque par rapport à l'emprunt européen de référence - le Bund allemand, était alors au-delà de 500 points de base, à 5,25 points de pourcentage, illustrant la méfiance des investisseurs à prêter à l'Espagne et de manière générale aux autres pays fragiles de la zone euro.
Ainsi, même du côté des pays considérés comme sûrs, les taux étaient aussi en légère hausse. Le Bund allemand voyait mardi matin ses taux monter à 1,331 % contre 1,303 %, quand ceux de la France s'affichaient à 2,597 % contre 2,55 %.

Source: www.lemonde.fr