Des centaines de postes d'enseignants restent vacants


Au total 706 postes d'enseignants de collèges et lycées n'ont pas été pourvus par concours, faute de candidats. Les disciplines les plus touchées sont les mathématiques et les lettres classiques.

Casse-tête à l'Education Nationale. Les postes d'enseignants de collèges et lycées ne seront pas tous pourvus à la rentrée 2012 par concours, faute de candidats. Depuis quelques années, le recrutement dans certaines disciplines fondamentales comme les maths, les lettres ou l'anglais souffrent d'une crise des vocations.
Aux concours du Capes externe, au total 706 postes sont restés vacants, ce qui représente près de 15% des postes à pourvoir. Les mathématiques manquent cruellement de lauréats: il y a eu 652 admis pour 950 postes offerts, il manque donc 298 lauréats, soit un tiers des postes non pourvus. Idem pour les lettres classiques: 75 admis pour 170 postes offerts (-95 lauréats, soit 56% des postes non pourvus). Les autres disciplines déficitaires sont l'anglais (-131 lauréats, soit 17% des postes non pourvus), les lettres modernes et la documentation (-52 lauréats respectivement), l'allemand (-46 lauréats, soit 20% des postes non pourvus), et l'éducation musicale et chant choral (-30 lauréats).
L'attractivité du métier en question
En 2011, 978 places offertes aux Capes externes n'avaient pas été pourvues, essentiellement en mathématiques, lettres classiques, lettres modernes et anglais. Le manque de candidats tient à plusieurs raisons, dont la réforme de la formation de 2010 ou "masterisation" qui a relevé au master (bac+5) le niveau requis pour être professeur. Or, le vivier d'étudiants en master est beaucoup moins important qu'en licence, où il est supérieur de plus de 300 000 élèves.
Pour les mathématiques, la baisse est plus ancienne et s'explique par un marché du travail qui sollicite davantage les scientifiques. "C'est bien la question de fond de l'attractivité du métier qui est posée. Il est perçu comme anxiogène et difficile. Il est de surcroît mal payé", relève Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, dans un communiqué.
Le problème "doit être traité dans sa globalité: pré-recrutements indispensables pour faciliter l'accès à l'enseignement pour les étudiants d'origine modeste, parcours de formation véritablement professionnels, modalités d'affectation revues, accompagnement dès l'entrée dans le métier", ajoute Christian Chevalier. "Il faudra s'attaquer à la rémunération des enseignants", prévient-il.

Source: www.lexpress.fr