En Espagne, une protection du littoral à la carte



Madrid, correspondance.


Antonio Banderas peut respirer. La municipalité de Marbella, en Andalousie, a accepté de modifier son plan d'urbanisation pour que la maison du célèbre acteur espagnol devienne légale. En échange, il devra céder une partie de son "jardin" de 1 200 m2, située sur la plage. La somptueuse demeure qu'il a achetée en 1997 avait été construite deux ans plus tôt grâce à un permis illégal accordé par une mairie corrompue.

Son cas n'est pas isolé. Des milliers d'autres maisons situées sur le littoral espagnol, elles aussi sous le coup d'un arrêté de démolition, seront bientôt épargnées. Sous prétexte de ne pas alourdir encore les problèmes économiques du pays, le Parlement espagnol approuvera, la semaine prochaine, une profonde réforme de la loi littoral de 1988.

Réduction de la frange du littoral protégée, ramenée de 100 mètres à 20 mètres à partir du rivage ; amnistie ou prolongement du moratoire sur les logements côtiers illégaux ; levée de la protection sur les salines ou augmentation de la durée des licences octroyées aux paillotes sont quelques-unes des dispositions prévues par cette nouvelle loi. "Nous sommes aveugles si nous ne voyons pas que la côte est un moteur d'investissement", a résumé, le 24 avril, le sénateur du PP (conservateur, au pouvoir) Enrique Lopez Veiga.

Source: www.lemonde.fr