A Kiev, tout se passe comme si la Crimée était déjà perdue



L'abattement, plutôt que la stupeur. A Kiev, le vote, jeudi matin 6 mars, du Parlement de Crimée en faveur d'un rattachement de la péninsule à la Russie, n'a pas créé de grande surprise. « Nous sommes dans un tel état de délabrement après les années Ianoukovitch que la Russie en profite pour avancer ses pions. C'était prévisible », lâche l'analyste politique Sergueï Leschenko.

Toute la journée, sur les radios ukrainiennes, les plus indignés étaient les leaders occidentaux. Côté officiel, il y a bien eu les déclarations du premier ministre, Arseni Iatseniouk : « Ce prétendu référendum n'a aucune base légale (…). La Crimée était, est et restera partie intégrante de l'Ukraine. » Il s'est exprimé de Bruxelles, où il assistait à un conseil européen extraordinaire.

Peu après, Olexandre Tourtchinov, le président ukrainien par intérim, a annoncé que le Parlement (la Rada) allait lancer une procédure de dissolution du Parlement de Crimée, ajoutant que la tenue du référendum était « une farce, un crime contre l'Ukraine commis par les militaires russes ». Dans la foulée, un mandat d'arrêt a été lancé contre le nouveau premier ministre de Crimée, Sergueï Aksionov, chef du parti Unité russe.

LES TATARS APPELLENT À L'AIDE

Source: www.lemonde.fr