Le gouvernement catalan admet qu'un coup a été porté à son référendum



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Après l'arrestation de hauts responsables du gouvernement catalan mercredi, ce dernier a admis que la tenue du référendum serait compliquée mais pas compromise pour autant. Une manifestation est prévue ce jeudi midi.

Le gouvernement séparatiste catalan a reconnu ce jeudi que l'opération policière d'envergure menée la veille dans la région a ralenti l'organisation le 1er octobre d'un référendum d'autodétermination interdit par la justice. «Il est évident que les règles du jeu ont été altérées», a déclaré à la télévision catalane TV3 le vice-président du gouvernement Oriol Junqueras.
Le fait que ce référendum «ne peut avoir lieu dans les circonstances que nous aurions souhaitées est évident car nous aimerions que tous les citoyens de ce pays puissent circuler sans être arrêtés», a ajouté Junqueras. «Nous ne sommes pas en mesure de voter comme d'habitude», a-t-il dit, alors que depuis des mois le gouvernement séparatiste assurait avoir tout mis en place pour que ce scrutin soit crédible et puisse être reconnu. Mais le vice-président s'est engagé à tout faire pour que le scrutin ait bien lieu le 1er octobre, «je suis convaincu qu'une majorité de citoyens de ce pays (la Catalogne) veulent voter».

La garde civile espagnole a arrêté mercredi 14 hauts responsables du gouvernement de la Catalogne. Sur la liste figurait Josep Maria Jové, le bras droit d'Oriol Junqueras, chef du parti ERC, gauche républicaine de Catalogne. Cette opération a été assortie de nombreuses perquisitions notamment dans un entrepôt à une cinquantaine de kilomètres de Barcelone où les forces de l'ordre ont saisi près de 10 millions de bulletins de vote. L'opération était présentée jeudi par plusieurs quotidiens comme un coup décisif porté à l'organisation logistique du référendum que la Cour constitutionnelle espagnole a interdit.


Ces arrestations ont suscité une vague de manifestations de militants séparatistes, notamment à Barcelone, contre la politique «répressive», de l'État central. Les Catalans soutiennent en effet à plus de 70% l'idée d'organiser un référendum en bonne et due forme, avec l'accord du gouvernement central, pour savoir si une majorité de la population veut l'indépendance. Mais le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, accusé d'immobilisme par ses adversaires, martèle depuis 2012 qu'il ne peut négocier un tel scrutin «illégal», et qui n'est pas prévu par la Constitution.

Source: lefigaro.fr