Le secret de la mort de Ben Barka (opposant marocain)


Nouvelles révélations dans l'affaire Ben Barka


'affaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, opposant marocain disparu il y a 44 ans à Paris, ne cesse de rebondir. Son corps aurait été incinéré dans l'Essonne, indique l'écrivain Georges Fleury qui dit détenir un dossier secret de la gendarmerie.

Dans un entretien au Journal du dimanche, l'ancien commando de marine raconte avoir été abordé il y a vingt-cinq ans par un inconnu qui lui a remis des documents secrets sur l'affaire Ben Barka, enlevé le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp à Saint-Germain-des-Prés, au coeur de Paris. Cette personne était persuadée que le corps de Ben Barka avait été incinéré dans l'Essonne. "En tout cas, pour moi, c'est que ce qui s'est passé, je crois beaucoup à cette piste. A-t-elle été exploitée à l'époque ? Est-ce vérifiable aujourd'hui ? Je me pose la question", dit Georges Fleury.

L'écrivain précise avoir décidé de rendre aujourd'hui le dossier public "parce que, dans cette affaire, un juge d'instruction parisien se heurte toujours à la raison d'Etat entre la France et le Maroc". Il dit avoir perdu contact avec sa source et se dit prêt à remettre à la justice les documents en sa possession si on lui en fait la demande.

Le 2 octobre dernier, la France a suspendu la diffusion internationale de quatre mandats d'arrêt visant des responsables officiels marocains dans l'enquête sur la disparition de Mehdi ben Barka, principal opposant au défunt roi Hassan II et figure internationale de la gauche et du mouvement syndical. L'enquête ouverte depuis 1975 pour "assassinat", passée de juge en juge sans jamais être refermée, avait semblé proche d'aboutir après la mort de Hassan II en 1999, son fils et successeur Mohamed VI consentant à laisser venir les magistrats français au Maroc.

Les juges ont confirmé un scénario connu. Mehdi ben Barka a été enlevé et séquestré près de Paris par des truands français travaillant pour le Maroc, et actionnés par les services secrets du royaume chérifien. Ces exécutants français se sont ensuite réfugiés au Maroc. Un d'entre eux est mort et les trois autres ont disparu en 1971. Selon certains témoignages, Mehdi ben Barka a été torturé et tué, volontairement ou involontairement. Des responsables officiels marocains auraient ensuite fait disparatre son corps.